07-01-1925 : Kayser, Nebeneinander
Mercredi 7 janvier 1925
Création pour la Tchécoslovaquie de Nebeneinander de Georg Kaiser
Le mercredi 7 janvier à 20 heures débuta au Neues Stadttheater la première représentation en Tchécoslovaquie de la nouvelle pièce de Georg Kaiser, Nebeneinander [Côte à côte], créée à Berlin en novembre 1923. Franz Höllering fit lui-même la mise en scène de la pièce à Teplitz. La représentation, pour cette occasion exceptionnelle, eut lieu dans la grande salle qui, quand la fosse d’orchestre était recouverte, pouvait recevoir plus de 1300 personnes.
La salle était presque pleine, la presse (notamment le Teplitz-Schönauer Anzeiger) s’étant largement fait l’écho de cette création les jours précédents.
La pièce, emblématique du mouvement de la Neue Sachlichkeit (nouvelle objectivité) se compose de 5 actes de trois scènes chacun, mettant principalement en présence un prêteur sur gages (Pfandleiher) et sa fille. L’argument est simple: un prêteur sur gages trouve dans un manteau une note d’un certain Neumann laissant prévoir le suicide de sa conjointe, une certaine Louise. Le prêteur sur gages se lance à la recherche de cette inconnue menacée. Ayant compris que le couple fréquentait le casino, il s’y rend vêtu du vêtement où il a trouvé le mot. Mais là un étranger l’accuse d’avoir volé le manteau. Le prêteur est arrêté puis son officine fermée.
Personne ne s’intéresse à ses demandes inquiètes concernant Louise, devenue sa seule préoccupation. De fait, celle-ci est à présent heureusement mariée tandis que son ancien amant est sur le point de devenir PDG. Mais le prêteur et sa fille, qui a été sa confidente et conseillère tout au long de la pièce se désespèrent de l’indifférence générale et finissent par se suicider dans leur échoppe fermée par les autorités. Georg Kaiser veut montrer que les hommes vivent généralement côte à côte sans intérêt mutuel, à l’exception d’hommes extraordinaires.
Les rôles principaux furent tenus à Teplitz par Karl Ranninger (en Pfandleier) et Michaela Meingast (sa fille).
La représentation reçut de bonnes critiques de la presse locale. Dans le Teplitz-Schönauer Anzeiger daté 8 janvier 1925 on put lire : « …La mise en scène du Dr. Höllering comprend la signification d’une telle pièce […] Son succès s’affirme tout du long. Karl Ranninger en prêteur sur gage, le surhomme pris dans un cadre étroit, responsable du bien et du mal de l’étranger, ce qui l’atteint finalement lui-même avant tout autre. Le ton juste. Michaela Meingast, la fille aimante, riche d’expression et profonde en parole. Un grand succès bien mérité d’un système bien réfléchi. »