17-04-1929 : Molnar, Olympia
Mercredi 17 avril 1929
Création pour la Tchécoslovaquie d’ Olympia, de Ferenc Molnar
L’écrivain hongrois Ferenc Molnar, de son vrai nom Ferenc Neumann (1878-1952), a été l’un des auteurs à succès du théâtre de l’entre-deux guerres. Sa pièce la plus célèbre, Liliom, est encore fréquemment donnée aujourd’hui. Beaucoup de ses œuvres ont fait l’objet d’adaptations cinématographiques.
Olympia, écrite en 1928, connut à Teplitz sa première représentation en Tchécoslovaquie et l’une de ses premières en langue allemande, dans une mise en scène de Fritz Kennemann, durant les derniers mois de la direction Ettinger.
La pièce se déroule dans une station thermale autrichienne quelques années avant la première guerre mondiale. Elle est une critique acerbe des préjugés de l’aristocratie autrichienne au temps de l’empire austro-hongrois.
La princesse Eugénie Plata-Ettin et sa fille, la jeune et déjà veuve Olympia, sont fascinées par le capitaine des Hussards hongrois Barna, à la belle allure. La comtesse Lina et son mari Albert remarquent vite que Barna, pour sa part, fait la cour à Olympia et que celle ci est manifestement amoureuse. La princesse Eugénie, préoccupée, avertit Olympia que la relation serait socialement inacceptable. Elle suggère à sa fille d’humilier Barna afin de s’en débarrasser. Olympia obéit et traite Barna de paysan, sur quoi, profondément vexé, il se détourne d’elle. Un peu plus tard apparait le colonel de gendarmerie Krehl, qui dit à qui veut l’entendre que Barna est en réalité l’escroc international Meyerowski. Cela jette l’effroi. Barna ne nie pas et menace de provoquer un scandale. Mais, au prix d’une heure d’amour avec Olympia, il est disposé à s’éclipser ensuite silencieusement en quittant la ville. Le lendemain matin, Barna réapparait pourtant de façon inattendue et est chaleureusement accueillie par le père d’Olympia qui a été son ancien commandant dans l’armée. Barna, pas mécontent de lui, raconte alors comment il a convaincu Krehl de sa prétendue identité de Meyerowski. Olympia, restée seule avec Barna, lui avoue son amour mais lui ne la désire plus et s’en va « en paysan qui retourne sur sa terre ».
Cette cruelle comédie en deux actes eut à Teplitz-Schönau un succès retentissant. Olympia était incarnée par Rita Burg et le colonel des Hussards par Benno Smytt. Grete Jorisch jouait la princesse Eugénie, la comtesse Lina et le comte Albert étaient interprétés par Maria Glaser et Viktor Gschmeidler, le colonel de gendarmerie Krehl par Léopold Dudek et enfin le général-comte, père d’Olympia, par Franz Pfaudler.
Le Teplitz-Schönauer Anzeiger du lendemain ne tarit pas d’éloges : » Victoire sur toute la ligne – ce doit être le jugement de la critique sur le succès, hier, du Kammerspiel. Abstraction faite de la tempête d’applaudissements à la fin du morceau et du monceau de fleurs qui s’édifia au pied des artistes après le second acte, on peut sans conteste établir que le première d' »Olympia », sous l’égide éprouvée de Fritz Kennemann, a été un point culminant de la présente saison théâtrale. »
La pièce sera reprise 8 fois avant la fin de la saison, la 3ème, le 23 avril, étant l’occasion d’un « Anstellungsgastspiel« , une « invitation en vue de recrutement », dans le rôle titre, d’Olympia, de la comédienne Bely Henrich de Munich (qui sera effectivement engagée dans la troupe la saison suivante).