Ernst Wurmser (1882 – 1950)

à Teplitz-Schönau en 1937-1938

Né le 17 mars 1882 à Vienne, Ernst Wurmser entreprit une carrière d’acteur à partir de 1903. Autodidacte, il eut quelques engagements ponctuels dans la capitale de l’empire Austro-hongrois avant la première guerre mondiale. Il fut engagé à Prague de 1917 à 1920, puis se rendit à Berlin. Là, il joua au Lessing-Theater (1920-21) et tourna trois fils muets : Der letzte Mensch (où il jouait Ragero), Tachendiebe et Die Furcht vor dem Weila (tous parus en 1921). De retour à Vienne, Ernst Wurmser fut engagé à la Neue Wiener Bühne (de 1921 à 1925), où il jouait avant tout les rôles comiques. Ensuite il fut engagé à Breslau (1925-26). En 1926-27, il parut en invité à Troppau, au Theater in der Josefstadt à Vienne et même au Deutsches Theater à New York, tout en tournant dans un nouveau film, en Autriche cette fois : Frau Braier aus Gaya. Après trois saisons plus stables (de 1927 à 1930) au théâtre de Brno, il retourna à Berlin où, en deux ans et demi, il tourna dans 16 films parlants, de Die blonde Nachtigall (1930) à Im Bann des Eulenspiegel (1932), avec notamment les rôles du cafetier Aloïs Stanigl dans Die lustigen Weiber von Wien, de Kurt Gerron, Robert dans Komik in Chicago, de Robert Wiene, le Polizei-Inspektor dans Der Hauptmann von Köpenick, film de Richard Oswald sur la pièce de Zuckmayer ou encore Grenzwirt dans Trenck – Der Roman einer grossen Liebe. En même temps, Ernst Wurmser joua à Berlin au Metropol-Theater, au Theater im Admiralspalast et participa aux représentations du « Kabarett der Komicker« . Inscrit par le NSDAP sur la liste des acteurs « nichtarisch« , il dut quitter l’Allemagne au début 1933 et retourner à Vienne, où il tourna encore un film, tenant le rôle de l’aubergiste Franz Weigl dans Das Glück von Grinzing (Okra-Film, 1933, – où l’on voit aussi Maria Frene et Walter Taub). Il fut ensuite engagé par la Volksoper à Vienne (1934-35). De 1935 à 1937 il participa à une tournée avec d’autres exclus célèbres de la scène allemande, Otto Wallburg et Leontine Konstantin, puis joua en invité à Brno et Franzenbad. Il fut engagé au Neues Stadttheater de Teplitz-Schönau pour la saison 1937-38, comme « Lustspiel Komiker« . Il y incarna notamment le chirurgien Kampl dans Kampl oder das Mädchen mit Millionen und die Näherin (Nestroy), Felder dans Versprich mir nichts (Riessmann), le sous-secrétaire d’Etat dans Gefängnis ohne Gitter (G.Kaus), Hassenreuter dans Die Ratten (Hauptmann), Miller dans Kabale und Liebe (Schiller), le général Burgoyne dans Teufelschüler (Shaw), le Rechtsanwalt dans Delila (Molnar), Steuervogt dans Alle gegen einen – Einer für alle (Förster. Et tint de petits rôles dans de nombreuses pièces, comme Liliom (Molnar), Das Ministerium ist beleidigt (Heller/Märker), Der Frechdachs (Verneuil) ou Kleines Glück auf der Wiesen (Skutetzki). Il fit aussi quelques mises en scène, comme pour Der Teufelschüler (Shaw) en avril 1938. Comme tous les autres réfugiés à Teplitz-Schönau, Ernst Wurmser gagna Prague à l’été 1938. Il parvint à quitter la Tchécoslovaquie en 1939 avec sa femme (Gerti Hellmer), pour la Bolivie, dont il avait pu obtenir un visa. Il resta deux ans à La Paz puis, entré en contact avec ses anciens collègues de Teplitz-Schönau, Paul Walter Jacob et Liselott Reger, il rejoignit la Freie Deutsche Bühne à Buenos Aires. De 1941 à 1948, il y joua de nombreux rôles : Cibula dans Matura (Fodor), Shunderson dans Dr.med. Hiob Praetorius (Götz), Prof. Dühring dans Der Kammersänger (Wedekind), Schünzl dans Arm wie eine Kirchenmaus (Fodor), le colonel Henry dans Die Affäre Dreyfuss (Rehfisch/Herzog), Alfred Doolittle dans Pygmalion (Shaw), Mr.Hudson dans Menschen im Weiss (Kingsley), Hans Weiring dans Liebelei (Schnitzler), Samuel Hackitt dans Hexer (Wallace) ou le maire Stockmann dans Ein Volksfeind (Ibsen). A Buenos Aires, Ernst Wurmser fit aussi quelques mises en scène, comme celles de Weisser Flieder (Lennox), Der Herr Schlögl (Farago), Der wahre Jacob (Arnold/Bach), Das Kamel geht durch das Nadelöhr (Langer). En 1943, il y fêta ses 40 années de scène. Ernst Wurmser est mort en janvier 1950 à Buenos Aires.