Hammer Werner
Werner Hammer (1899 – 1966)
Teplitz-Schönau de 1930 à 1933
Le metteur en scène
Werner Hammer est né le 20 mai 1899 à Dresde, capitale de la Saxe, où il fit ses études et ses premiers pas sur les planches. Il parut notamment dans Woyzeck, de G.Büchner, au Neues Theater (nov.-déc.1923). Il trouva un engagement annuel pour la saison 1925-26 comme acteur à Mährisch-Ostrau (aujourd’hui Ostrava), puis pour 1928-29 à Pforzheim (non loin de Karlsruhe), où il commença à mettre en scène. Fritz Kennemann l’engagea au Neues Stadttheater à Teplitz-Schönau pour la saison 1930-31 et il en partit en même temps que Kennemann à l’été 1933. A Teplitz-Schönau, Werner Hammer parut dans de nombreux rôles mais il s’illustra surtout dans la mise en scène de comédies, domaine dans lequel il prit à Teplitz-Schönau la succession de Leopold Dudek. Il réalisa 16 mises en scène durant sa première saison (1930-31) dont les plus beaux succès furent Sex appeal, de Lonsdale (repris 9 fois), Das Konto X, du duo Bernauer/Oesterreicher (repris 15 fois), Die Sache die man Liebe nennt de Burke (10 fois) et Der Lügner und die Nonne de Götz (13 reprises). Les deux saisons suivantes, Werner Hammer réalisa chaque fois une douzaines de mises en scène, notamment en 1931-32 Das schwedisches Zündholz de Hirschfeld (avec Viktor Gschmeidler et Ilse Kennemann dans les rôles principaux) et des pièces à succès d’Arnold et Bach, puis en 1932-33, Nur ein Mark de Hinrichs (en octobre, avec Ilse Kennemann dans le rôle principal), Der Kuss vor dem Spiegel de Fodor (en mars), Die Trafik Ihrer Exzellens de Bus-Fekete, avec Jane Tilden en actrice invitée. Il termina sa carrière de metteur en scène à Teplitz-Schönau par Der Liebestraum de Wedekind et enfin, en juillet 1933, par la comédie Wie werde ich reich und glücklich de F.Joachimson. Tandis que Scherler s’installait à Teplitz-Schönau, Werner Hammer fut engagé au théâtre de Linz où il resta trois saisons (1933-1936). Il passa une saison à Bielitz (aujourd’hui Bielsko-Biala en Pologne, entre Ostrava et Cracovie), en 1936-37, puis fut engagé à Vienne pour 1937-38 mais perdit son emploi après l’Anschluss. Il passa d’abord en Suisse (parut à Berne et à Zurich) puis parvint à obtenir un visa pour le Brésil et s’exila dans ce pays en 1941. Il s’installa à Rio de Janeiro où il apprit le portugais et vécut d’abord assez misérablement. Début 1941 il écrivit plusieurs fois en vain à P.Walter-Jacob pour solliciter un emploi à la Freie Deutsche Bühne de Buenos Aires. Il finit par se faire une petite place dans la vie théâtrale locale et demeura à Rio après la guerre, fondant (avec Wolfgang Hoffmann-Harnisch) le Freie Europäische Künstlertheater, où il joua notamment (en 1949) le rôle de Garcin dans Huis-clos (Sartre), paraissant aussi dans une demi-douzaine de films brésiliens entre 1952 et 1955. A la fin des années 50, Werner Hammer, comme beaucoup d’exilés d’Amérique du Sud, regagna l’Europe. De 1956 à 1961 il fut Regisseur et acteur au Stadttheater de Chur, en Suisse. Puis il regagna l’Allemagne (RFA). Il parut à Hambourg, en invité, également à Rostock, en RDA. Il trouva un engagement au Schauspielhaus de Düsseldorf, où il joua le plus souvent des second rôles (comme par exemple le Baron dans La Folle de Chaillot de J.Giraudoux, donné en octobre 1964). En RFA, il apparut aussi à la télévision (Johannisnacht, ZDF 1966). Pour la saison 1965-66, il était engagé comme metteur en scène et acteur au théâtre de Hilsdesheim. C’est dans cette ville qu’il trouva la mort le 31 mars 1966.
L’acteur
Metteur en scène, Werner Hammer fut aussi un acteur très employé à Teplitz-Schönau, où il jouait souvent deux rôles dans le même mois, seconds rôles ou même premiers rôles dans son registre de prédilection : banquiers, philosophes, PDG ou notables, souvent emprunts d’humour. Werner Hammer était un homme rond. Son premier rôle à Teplitz-Schönau fut le révérend Lynton dans Sex appeal (Lonsdale) en octobre 1930. Parmi la quinzaine de rôles de la première saison (1930-31), retenons le Directeur général Prensing dans Menschen im Hotel (V.Baum), Jean dans Marguerite:3 (Schwiesert), Pfaffenzeller dans Sturm im Wasserglas (B.Frank), Reissnagl dans Das Konto X (Bernauer/Oesterreicher), le directeur de banque Theodor Busch dans Wiederaufnahme beantragt (Rau), Norrison dans Eins, Zwei, Drei (Molnar), l’aubergiste dans Die Mitschuldigen (Goethe), le colonel Henry dans Die Affäre Dreyfus (Rehfisch/Herzog) ou Salomon dans Die fünf Frankfurter (Rössler). Pour 1931-32, ses meilleures critiques concernèrent le maire Obermüller dans Der Hauptmann von Köpenick (Zuckmayer), Paul Dabney dans Der Gerichtsvollzieher (Harwood), Prospère du grüne Kakadu (Schnitzler), Dr. Adolf Bröker dans Freie Bahn dem Tüchtigen (Hinrichs), Lazare Carnot dans Ein Spiel von Tod und Liebe (R.Rolland), le banquier Struss dans Die Rückkehr wom Hutschenkofel (Gall) et Mr. Burgess dans Candida (Shaw). Enfin, lors de sa dernière saison à Teplitz-Schönau (1932-33), Werner Hammer incarna notamment le général Green dans Thomas Paine (Johst), Loibner dans 2.Stock, Tür 19 (Zilahy), Von Kalb dans Kabale und Liebe (Schiller), Seiberl dans Essig und Öl (Geyer/Frank), Hagedorn dans Jugendfreunde (Fulda), le roi Louis XIV dans Liselott von der Pfalz (Presber/Stein), l’Offiziersdiener Heiduck dans Schwarzrote Kirchen (Hunyadi), Karl dans Verstehen wir uns ? (Preradovic) ou enfin le garde-champêtre dans Die Wurchtsuppe (Hinrichs) en mai et juin 1933.