Saxl Viktor
Viktor Saxl (v1902 – 1960?)
à Teplitz-Schönau de 1931 à 1938
Le metteur en scène
Né à Prague (sans doute en 1902), Viktor Saxl (qui maîtrisait parfaitement les deux langues allemande et tchèque) était un homme de théâtre qui fut successivement acteur, metteur en scène et dramaturge. Il commença sa carrière d’acteur à Klagenfurt (Autriche) en 1925-26. Il y rencontra la cantatrice (alors choriste) Ria Wendt, qu’il épousa. Il fut ensuite engagé à Innsbruck (où Ria devint soliste), puis dans les Sudètes en Tchécoslovaquie, d’abord à Brüx (de 1927 à1929) puis à Troppau (de 1929 à 1931), enfin à Teplitz-Schönau où Fritz Kennemann l’engagea au Neues Stadttheater en 1931. Il y resta sans discontinuer jusqu’en 1938 (Ria n’y étant engagée comme choriste qu’à partir de 1934). A Teplitz-Schönau (où il fit ses débuts d’acteur dans Der Hauptmann von Köpenick le 10 octobre 1931), Viktor Saxl passa dès décembre 1931 également à la mise en scène. Il devint aussi le Dramaturg attitré du Théâtre (chargé des adaptations). Dans le domaine de la mise en scène, Saxl réalisa une demi-douzaine de pièces chaque année durant ses sept saisons à Teplitz-Schönau. Ses succès marquants en 1931-32 furent Hasenklein kann nichts dafür (Mahner-Maus), Freie Bahn dem Tüchtigen (Hinrichs) et Ein Königreich für meine Frau (Lichtenberg), plusieurs fois repris. En 1932-33 il connut trois forts succès avec Der Tiefstapler (Cammerlohr), Schwarzrote Kirchen (Hunyadi) et surtout Die Wurschtsuppe (Hinrichs) dix fois repris. En avril 1934, à l’époque de la gestion coopérative, sa mise en scène de Towarisch (Deval) eut un beau succès critique, tout comme, plus tard, sous la direction Hurrle, Elefant im Porzellanladen (Rosel). Viktor Saxl se replia à Prague peu avant la conférence de Munich. Malgré de multiples tentatives (et en raison notamment de la mauvaise santé de sa femme Ria), il ne put quitter la ville avant l’arrivée des nazis en mars 1939. Il vécut plus ou moins clandestinement à Prague pendant toute la guerre. Appartenant au réseau de résistance de Marianne Gold, il fut durement « auditionné » par la Gestapo mais sauvé par un policier tchèque. Il vécut de petits métiers et d’expédients jusqu’à la libération. De 1945 à 1948 il travailla à Radio Prague, dans des pièces radiophoniques. Après 1948 (soumis comme bien d’autres à divers stages de « rééducation » par le nouveau pouvoir), il dut abandonner le théâtre et trouver un emploi de bureau. Il fit plus tard quelques traductions en allemand d’ouvrages en tchèque, comme Prager Stell dich ein, d’Aloïs Svoboda et Anna Tuckova, publié en 1958 (Cedok).
L’acteur
Viktor Saxl fut engagé au Neues Stadttheater comme « Chargenspieler« , chargé des petits rôles en tous genres. Il monta sur scène à Teplitz-Schönau pour la première fois dans le petit rôle de Wahschke, dans Der Hauptmann von Köpenick (Zuckmayer) le 10 octobre 1931. Parmi ses nombreuses prestations comme acteur durant les septs années de sa présence au Stadttheater, quelques unes seulement lui valurent quelques bonnes critiques dans la presse : O’Falherty dans Roxy der Fratz (Conners), le concierge Krohn dans Reifeprüfung (Dreyer), Gundermann dans Perlenkomödie, le professeur Werkmann dans die Gefährtin et Rollin dans Der grüne Kakadu (Schnitzler), Johann Holm dans Königen Christine (Strindberg), Smekal dans Essig und Öl (Geyer/Frank), le domestique Hans dans Die Wurschtsuppe (Hinrichs), le gouverneur Gaze dans Dschungel (Maugham/Fodor), Kalas dans Reiterpatrouille (F.Langer), Krämer dans Flucht (Galsworthy), Poustiano dans Etienne (Deval), le Major Swindon dans Der Teufelschüler (Shaw) ou Mulay Hassan dans Fiesco (Schiller). Mais le rôle le plus important de sa carrière fur celui d’Orsino dans Was ihr wollt (La nuit des rois) de Shakespeare, joué en décembre 1935 avec grand succès. Il arrivait à Viktor Saxl d’apparaître plusieurs fois dans la même pièce, dans plusieurs tout petits rôles. Ce fut le cas, par exemple, dans Thomas Paine (Johst) où il joua le banquier Adams et le conventionnel Chabot, ou encore dans Peer Gynt où il joua trois petits rôles, dont celui du Dr. Begriffenfeld, directeur de l’asile d’aliénés.