22-11-1930 : Max Lorens dans Lohengrin
Samedi 22 novembre 1930
Invitation du ténor Max Lorenz dans Lohengrin de Richard Wagner
C’est dans la grande salle du Neues Stadttheater et devant 1100 spectateurs que fut donné à Teplitz Lohengrin, opéra romantique en trois actes (créé en 1850 à Weimar). Cette foule était attirée par la réputation déjà établie de l’invité de la soirée, le grand ténor de l’opéra de Dresde Max Lorenz dans le rôle titre. Du reste Lohengrin était alors l’un des plus populaires parmi les opéras de Wagner.
Le metteur en scène était Hermann König, basse du Stadttheater (qui chantait lui-même le rôle du roi Heinrich der Vögler). Le chef Adolf Heller était à l’orchestre.
Une jeune princesse, Elsa von Brabant, est accusée du meurtre de son frère. Pour sa défense, elle ne peut invoquer qu’un rêve dans lequel un noble chevalier vient la laver de cette infâme accusation. Et miracle, à ce moment apparait un mystérieux chevalier dans une nacelle tirée par un cygne ! Il offre de subir le jugement de Dieu en combattant pour l’honneur de la princesse… qu’il épousera ensuite à une seule condition: qu’elle ne cherche jamais à savoir d’où il vient ni qui il est. Le chevalier triomphe rapidement du vil accusateur, Telramund, mais épargne sa vie puis épouse Elsa entourée de la liesse populaire. Mais Telramund, humilié, rumine sa vengeance avec sa femme Ortrud. Tous deux s’emploient à semer le doute et l’inquiétude dans l’esprit d’Elsa quant aux origines du mystérieux chevalier… jusqu’à ce que celle-ci, troublée, pose la question interdite. Lohengrin révèle alors son essence divine et le sens de sa mission, délivre le frère disparu d’Elsa qu’un sortilège d’Ortrud avait transformé en cygne puis s’éloigne pour toujours.
Ce soir là Lohengrin était donc Max Lorenz, ténor au timbre clair et rayonnant projetant un chant ardent. Elsa, à la fois pure et intensément touchante, torturée et humaine dans sa fragilité, était incarnée par Sonja Yergin, soprano lyrique américaine engagée au Neues Stadttheater pour cette saison 1930-31. Ortrud, la femme-démon dont la noirceur de timbre doit se marier à un tempérament dramatique, était chantée par la mezzo-soprano Hedda Grab. Quant au rôle du fourbe Telramund, il était tenu par le baryton Rainer Schubert-Soldern.