Samedi 21 février 1931

Créations pour la Tchécoslovaquie de l’opérette Majestät lässt bitten de Walter Kollo
et de la pièce Komparserie de Richard Duschinsky

La soirée du 21 février 1931 au Neues Stadttheater de Teplitz-Schönau vit la création, simultanément, de deux œuvres importantes données pour la première fois en Tchécoslovaquie. Dans la grande salle, bien remplie, fut donnée Komparserie (qu’on pourrait traduire en français par « figuration » ou « figurants ») la dernière pièce, en 3 actes et 10 tableaux, de Richard Duschinsky qui mobilisait pas moins de 32 acteurs du théâtre dans une mise en scène de Fritz Kennemann. A la même heure, dans la salle du Kammerspiel, était donnée la dernière opérette en 3 actes de Walter Kollo, Majestät lässt bitten... dont la création mondiale avait eu lieu à Berlin dix mois plus tôt.

Komparserie met en scène une troupe où coexistent des dominants (les directeurs, Wolff et Abram, le metteur en scène Ernst Jügens, la star berlinoise Fred Gürtler) et des dominés, les simples figurants. L’intrigue se noue quand une des figurante, Elisabeth Wagner, accède au rang de star tandis que son conjoint, Willy Eschenbach, demeure simple figurant. On assiste bientôt à une sorte d’insurrection des figurants. A la fin, Willy en arrive à se tirer une balle dans le cœur tandis que la cloche indique que le spectacle doit continuer.

Wilhelm Althaus jouait Eschenbach, Liselott Reger Elisabeth, Karl Ranninger Gürtler, Werner Hammer Jürgens, Dolf Kaliger Wolff, Willi Moré Abram et les nombreux acteurs et figurants en scène mobilisaient toute la troupe. La mise en scène ménageaient des mouvements d’ensemble. Le spectacle recueillit un succès mitigé et les critiques se plaignirent, le lendemain, des nombreux bruits dérangeants en coulisse. Néanmoins la pièce fut redonnée encore cinq fois.

Komparserie (R. Duschinsky) – Une scène 1930-31

L’opérette Majestät lässt bitten… (Sa Majesté vous prie...) remporta un succès plus net (et sera redonnée à huit reprises). Ce joyeux divertissement, mis en scène par Otto Aurich et dirigé par le chef d’orchestre Hellfried Schroll, se déroule à l’Ile d’Elbe durant le congrès de Vienne et raconte l’histoire imaginé de Pompeo Napoldi, laissant l’empereur s’évader de l’Ile… Erwin Saldern interprétait Pompeo Napoldi, Edith Klein (chanteuse invitée) sa femme Maddalena, Emil Ehlers et Burghard Hochberger ses employés, Peter Rausch incarnait le général Cambronne, Ada Toros la femme de ce dernier, Juliette, et Hilde Wieger jouait Elisa, une femme de ménage. Le spectacle, commencé à 20 heures, avec entracte après le second acte, s’acheva à 22h15 sous les applaudissements nourris des 500 spectateurs de la petite salle.