Baek Grete
Grete Baek (1890 – 1983)
à Teplitz-Schönau en 1936-37
Née à Vienne dans l’ Empire Austro-Hongrois, en 1890, Grete Baeck épousa en 1912 l’architecte Max Rotter (elle sera mariée trois fois). Elle eut son premier engagement annuel comme actrice au Neues Schauspielhaus de Königsberg, en 1918-19. En 1919, elle rentrait à la Volksbühne de Berlin, fondée par Max Reinhardt en 1915. Elle devint peu à peu un pilier de cette institution (elle eut un contrat « définitif » en 1925), où elle apparut de très nombreuses fois durant plus de quinze ans. Sa première apparition sur la Volksbühne fut dans Der Heilige Florian (Max Neal) le 31 juillet 1919. Sous la direction d’Erwin Piscator (qui dirigea le théâtre de 1924 à 1927), elle joua notamment dans Der Dütsche Michel (Fritz Stavenhagen). Le 27 octobre 1927, elle joua pour la première fois un petit rôle dans Peer Gynt (une des trois jeunes laitières). En décembre 1928, elle participa aux représentations de Die Dreigroschenoper (Brecht/Weil). A partir de 1929 elle joua des rôles importants : dans Die Bergbahn (O.von Horvath) sous la régie de Viktor Schwanneke, en janvier 1929, puis dans Frülings erwachen (F.Wedekind) en octobre 1929 aux côtés de Peter Lorre ou dans Amnistie (Max Neal) sous la régie de Günther Stark. Elle s’épanouit tout à fait au début des années trente, jouant aux côtés des plus grands, comme dans Der Gefangene, d’Alexander Moissi, avec Albert et Else Bassermann (régie de Jacob Geis), donné en janvier 1932. Elle joua des premiers rôles comme dans Geld ohne Arbeit (A.Colontuoni, régie Günther Stark), en juin 1932. L’arrivée des nazis interrompit brutalement sa carrière. Menacée, elle dut fuir à Vienne (sans son second mari, officier « aryen » que son « devoir » retenait, prétendit-il). Le mariage fut cassé quelques mois plus tard. Vite engagée à Vienne en raison de sa notoriété, Grete Baeck choisit de partir bien avant l’Anschluss. Elle se rendit à Prague, où elle apprit que ses plus proches amis de la Volksbühne (Peter Lorre, Lionel Roye) étaient passé là mais déjà partis vers les Etats-Unis. Elle-même ne put d’abord s’y résoudre, ne parlant pas l’anglais (elle parlait pourtant cinq langues, avec le français, l’italien, le tchèque et le hongrois !). Elle fut engagée à Troppau, puis à Teplitz-Schönau (1936-37). Au Stadttheater de Teplitz-Schönau, elle joua notamment Aase dans Peer Gynt (Ibsen) en octobre 1936, et plus tard Lina Beermann dans Moral (L.Thomas), Lady Pontefract dans Eine Frau ohne Bedeutung (O.Wilde). En 1937-38, elle retourna au théâtre de Troppau d’où elle dut fuir de nouveau, à Paris cette fois, à l’approche des accords de Munich. Elle s’embarqua quelques semaines plus tard pour New York où elle arriva avec 3 dollars en poche et survécut comme femme de ménage. Elle trouva de l’aide, finalement, auprès des quakers, qui avaient ouvert dans l’Iowa (près de West Branch) le Scottergood Hotel for European Refugees. Après quelque temps dans ce refuge, Grete Baeck trouva un emploi à Omaha (à la frontière de l’Iowa, dans le Nebraska) où on lui proposa d’animer le Omaha children’s theater, ce à quoi elle s’employa avec enthousiasme, ouvrant quelques temps plus tard une troupe de théâtre amateur. Grete Baeck est morte aux USA en 1983, à plus de 92 ans.