Aurich Otto
Otto Aurich (1900 – 1961)
à Teplitz-Schönau de 1929 à 1933
Le metteur en scène
De son vrai nom Otto Aufrichtig, né le 11 février 1900 à Vienne (Autriche-Hongrie), il jouait et chantait dans les opérettes à Linz quand Fritz Kennemann l’engagea au Neues Stadttheater de Teplitz-Schönau pour la saison 1929-30. Il y débuta le 28/9/1929 dans l’opérette Noces à Hollywood d’Oscar Strauss et se fit remarquer dès octobre dans Roses de Floride (de Korngold et Fall) et Die Frau ohne Kuss (de Kollo), avant de triompher en mars dans le principal rôle de Prinz Pompadour (de Nerad). L’année suivante (1930-31), Aurich passa avec succès à la mise en scène d’opérettes (comme Meine Schwester und Ich ou Mit Dir allein, de Benatzky, Majestät lässt bitten de Kollo, Peppina de Stolz ou Le pays du sourire de Lehar) toujours avec Hellfried Schroll à la direction d’orchestre. Il mit au point les danses de presque toutes les opérettes présentées à Teplitz entre 1929 et 1933. Ses réalisations les plus marquantes de la saison d’opérette 1931-32 furent ensuite Schön ist die Welt de Lehar, Frauen haben das gern de Kollo, Liebling Adieu de Rosen et Ein entzückender Mensch d’E.Strauss. Lors de sa dernière saison à Teplitz-Schönau (1932-33), il laissa les mises en scène de la plupart des opérettes à Dolf Kaliger et revint davantage à l’interprétation, notamment dans Das Lied der Liebe de Korngold, Mädel aus Wien de Strekker, Paganini de Lehar ou Eine Frau die weiss was Sie will d’O.Strauss, opérette où il chantait avec une nouvelle venue à Teplitz-Schönau, Lisl Frank, qui devint sa femme peu de temps après. Le couple partagea encore la scène de Teplitz-Schönau dans Ball im Savoy d’Abraham avant de devoir partir avec la fin de la direction Kennemann. Otto Aurich et Lisl Frank jouèrent à Franzenbad (près d’Eger -aujourd’hui Cheb-, en Tchécoslovaquie) durant deux saisons (1933-1935) puis, devant la menace nazie, partirent pour les Pays-Bas. De 1936 à 1938 Otto Aurich y travailla dans le Fritz Hirsch Theater Group, puis au cabaret. En 1943, il fut déporté au camp hollandais de Westerbork où il participa, de juillet 43 à juin 44, à la vie culturelle au sein du Kamp Westerbork Theater Group avec Max Ehrlich, s’occupant du ballet. Le 4 septembre 1944 il fut déporté (en même temps que Lisl Frank) à Theresienstadt et de là à Auschwitz le 29 septembre. Il survécut à un trimestre de ce camp et (contrairement à Lisl Frank) à l’évacuation, qui l’amena à Buchenwald en janvier 45, où il put survivre encore jusqu’à l’arrivée des américains. Après guerre, il s’installa aux Pays-Bas, se remaria et reprit son activité artistique au sein de la Hoofstadt Operette, fondée avec Fritz Steiner. Affaibli néanmoins pas ses années de camp, Otto Aurich mourut à Amsterdam à 61 ans le 23 mars 1961
Le chanteur
Le répertoire d’Otto Aurich dans le domaine de l’opérette était impressionnant. Dès sa première saison à Teplitz-Schönau, il interpréta des rôles importants dans Rosen aus Florida (Korngold/Fall), Die Frau ohne Kuss et Prinz Pompadour (Nerad) ou Die drei Musketiere (Benatzky). Il incarna Teddy dans Hochzeit in Hollywood (O.Strauss) ou le baron Waldi dans Mademoiselle Puck (Kollo). Par la suite, parmi ses meilleurs succès en tant qu’acteur et chanteur, on peut mentionner les rôles de Joseph Calicot dans Madame Pompadour (Fall), Florimont Hervé dans Das Veilchen von Montmartre (Kalman), le Dr. Roger Fleuriot dans Meine Schwester und ich (Benatzky), le comte Hegedüs auf Dorozsma dans Victoria und sein Hussard (Abraham), Siegfried Apfelbaum dans Die verliebte Eskadron (Ziehrer), Adam Prokop dans Böhmische Musikanten (Grün), Hans von Schlick dans Die Dollarprinzessin (Fall), Gustav Tiger dans Peppina (Stolz), le tailleur Philipp Würmel dans Bruder Martin (Weinzierl), le comte Gustav von Pottenstein dans Das Land des Lächeln (Lehar), le comte Sascha Karlowitsch dans Schön ist die Welt (Lehar), le lieutenant von Hohenfels dans Casanova (Benatzky/Strauss), le prince Bernhard dans Der Tenor der Herzogin (Künnecke), Cyprian, duc de Ricarac dans Prinz Methusalem (J.Strauss), le librettiste Hanns Birk dans Zur goldenen Liebe (Benatzky), Tobby Brown dans Liebling, Adieu (Rosen), Hans Unlemann, lors de la création pour la CSR -le 22 avril 1932- de Die weisse Herrin (Sartovsky), Peter Dragotin dans Zigeunerliebe (Lehar), Kleespitz dans Die Kaiserin (Fall) ou encore Giacomo Pimpinelli dans Paganini (Lehar) et surtout Leopold dans Im weissen Rössl (L’auberge du Cheval blanc, de Benatzky), rôle qu’il tint avec grand succès durant plus de 50 représentations. Ses dernières apparitions à Teplitz-Schönau, en 1933, furent dans Das Lied der Liebe (Korngold), Eine Frau die weiss was sie will (O.Strauss), Eine Frau vom Format (Becce), Ball im Savoy (Abraham) et Glückliche Reise (Künnecke).