20-12-1929 : Offenbach, Hoffmans Erzählungen
Vendredi 20 décembre 1929
Première de Hoffmanns erzählungen de Jacques Offenbach
Les Contes d’Hoffmann, « opéra fantastique » en 5 actes de Jacques Offenbach créé à Paris en 1881, a sans doute été, avec Carmen de Bizet, l’opéra français le plus joué à l’étranger. L’œuvre fut présentée dans la grande salle du Neues Stadttheater à Teplitz-Schönau à l’approche de noël 1929, dans le cadre des fêtes de fin d’année, dans une mise en scène de Dolf Kaliger et sous la direction musicale du chef Josef Blatt.
Acte I – Dans une taverne de Nuremberg, la Muse de la poésie (chantée par Irma Schwabe) apparaît et révèle son intention de faire renier à Hoffmann (Peter Burja) toutes ses autres amours. Elle prend pour cela l’apparence du meilleur ami d’Hoffmann, l’étudiant Nicklausse. La prima donna Stella (Anni Spiegel), qui interprète dans la salle voisine Don Giovanni, envoie une lettre à Hoffmann lui demandant de venir dans sa loge après le spectacle. Cette lettre, contenant la clé de la loge, tombe entre les mains du conseiller Lindorf (Hans Reisenleitner), qui projette d’aller dans la loge de Stella à sa place. Hoffmann arrive dans la taverne conte aux étudiants l’histoire du nain Kleinzach, puis leur raconte ses trois histoires d’amour : Olympia, Antonia et Giulietta.
Acte II – Olympia. Hoffmann est amoureux d’Olympia (Olga Barco), la fille du scientifique Spalanzani. Celle-ci s’avère en fait être un automate dont Coppélius, un charlatan (joué aussi par Hans Reisenleitner), a fourni à Spalanzani les yeux et vient présenter sa créance. Il vend à Hoffmann des lunettes magiques qui lui font voir Olympia comme une vraie femme. Hoffmann se croit alors aimé d’elle mais Niklausse, perplexe, tente en vain d’avertir son ami. Alors qu’il valse avec Olympia, Hoffmann tombe et ses lunettes se brisent. C’est alors que Coppélius qui veut se venger du chèque sans provision que lui a remis Spalanzani, revient et détruit Olympia. Hoffmann se rend compte de la vraie nature de celle qu’il aimait, cependant que la foule se gausse de la naïveté du poète.
Acte III – Antonia. La maison du conseiller Crespel à Munich. Hoffmann et Antonia (Else Käthner) s’aiment mais ont été séparés par Crespel (incarné par Hermann König), le père de celle-ci. Antonia vit sous l’emprise d’une maladie et elle doit éviter de chanter à tout prix. Lorsque Crespel sort de chez lui, Hoffmann en profite pour s’introduire dans la maison afin de retrouver Antonia. Crespel revient alors et reçoit la visite du docteur Miracle (encore Hans Reisenleitner) qui le persuade de le laisser soigner sa fille. Caché, Hoffmann entend la conversation et apprend la terrible maladie. Il lui fait promettre d’abandonner le chant. Antonia accepte à contre-cœur mais alors qu’elle est seule, le docteur Miracle tente de la convaincre de chanter car, selon lui, sinon, Hoffmann se lassera d’elle avec le temps. À l’aide de ses pouvoirs magiques, il fait apparaître la défunte mère d’Antonia et la persuade de chanter. S’ensuit un trio avec Miracle, Antonia et le fantôme de la mère (Thea Silten), où Antonia enchaîne les vocalises jusqu’à la syncope. Crespel arrive juste à temps pour voir sa fille expirer. Hoffmann arrive alors et est menacé de mort par Crespel, mais sauvé par Nicklausse.
Acte IV – Giulietta. Un palais à Venise. Hoffmann, désabusé, raille l’amour et célèbre l’ivresse en jurant de ne pas succomber aux charmes de la courtisane Giulietta (Anni Spiegel). Celle-ci relève le défi de le séduire et, sous les ordres du capitaine Dapertutto (toujours Hans Reisenleitner), veut lui voler son reflet à l’aide d’un miroir magique. Hoffmann ne peut résister au charme de la courtisane et au cours d’un duo elle lui vole son reflet. Schlemil (Gustav Terenyi), une précédente victime de Giulietta, voulant sauver Hoffmann de sa passion pour Giulietta, provoque Dapertutto en duel mais est tué par lui. Hoffmann se lance à la recherche de Giulietta et la voit passer en gondole dans les bras de son nouvel amant.
Acte V – Stella. La taverne initiale. Hoffmann, saoul, jure que jamais plus il n’aimera qui que ce soit. Il explique à ses auditeurs qu’Olympia, Antonia, et Giulietta ne sont en fait que trois facettes de la même personne : Stella. La diva apparaît au même instant et, voyant l’état d’Hoffmann, repart au bras de Lindorf. Resté seul avec lui, Nicklausse dévoile son identité de Muse et déclare à Hoffmann : « Renais poète ! Je t’aime Hoffmann ! Appartiens moi ! ».
Freiheit nota que « la représentation a été accueillie par de longs applaudissements » et loua la distribution, à l’exception de l’Antonia d’Else Käthner jugée décevante.