Hurrle Curth
Curth Hurrle (1903 – 1987)
Directeur à Teplitz-Schönau de 1935 à 1940
Le Directeur
Né le 12/7/1903 à Baden-Baden (All.), mort le 30/11/1987 en Bavière, Curth Hurrle débuta sa carrière comme acteur à Würtzburg en 1927. Après deux saisons sans emploi fixe il fut engagé au théâtre de Rudolstadt jusqu’à l’été 1932 puis dans un théâtre itinérant basé à Munich. En été 1934, il obtint la direction du petit théâtre de Brüx, dans les Sudètes, non loin de Teplitz-Schönau. Il la conserva l’année suivante, tout en prenant la direction du théâtre municipal de Teplitz-Schönau où la municipalité peinait à trouver un successeur à Carl Richter (parti seulement un an après son embauche par un contrat de trois ans). Curth Hurrle assura la direction du Neues Stadttheater de Teplitz-Schönau de 1935 à 1938. Il y engagea de nombreux artistes (acteurs ou chanteurs) exilés d’Allemagne pour des raisons raciales ou politiques. Néanmoins, il resta en poste après l’annexion de Teplitz-Schönau et des Sudètes au Reich (Sept.38) tandis que l’essentiel de sa troupe fuyait. Il s’avéra alors qu’en fait il jouait double jeu avec les nazis depuis longtemps (depuis 1936 selon les archives trouvées bien plus tard à Berlin). Dès le 7 septembre 1938, il fonda (avec Niklaus Stingl, d’Eger, et Alfred Huttig, d’Aussig) la Sudeten Deutsche Theaterkammer, se fixant pour objectif « l’unification du théâtre allemand des Sudètes dans l’esprit du Sudeten Deutsches Partei« . Il obtint d’abord, en plus de la direction de Teplitz-Schönau, celle d’autres théâtres dont les dirigeants avaient du fuir (Reichenberg, Karlsbad, puis même Prague). A partir d’octobre 1939, toutefois, il ne resta à la tête que du seul théâtre de Teplitz-Schönau, avant d’être envoyé en été 40 à la direction du théâtre de Neisse (Silésie) qu’il conduisit de 1940 à 1943. Pour la saison 1943-44 (la dernière avant la fermeture des théâtres et la chute du 3ème Reich), il prit la direction du théâtre créé à Gleiwitz, à 50 km d’Auschwitz, où il lui arriva de donner des représentations devant le personnel SS du camp. Après la guerre, fort du témoignage de nombreuses personnes, y compris juives, qu’il s’était efforcé d’aider au début de cette période, il obtint dès 1947 la direction du Theater am Gärtnerplatz à Munich (théâtre qui ne rouvrit sur son site historique qu’en 1948), et la conserva jusqu’en 1952. Il occupa dès lors aussi un poste dirigeant au nouveau syndicat des acteurs allemands (Bühnenvereins). A partir de 1952, il fit de la radio à Stuttgart, avant d’obtenir la direction du nouveau théâtre de Eichstätt en Bavière (entre Munich et Nuremberg) en février 1957. Il se retira définitivement vers 1970 et mourut fin 1987.
Le metteur en scène
Curth Hurrle fit lui-même de nombreuses mises en scène lorsqu’il exerçait des fonctions de direction, à Brüx (1934-1935) à Teplitz-Schönau (1935-1940), à Neisse puis Gleiwitz pendant la guerre et ensuite à Munich (1946-1952). A Teplitz-Schönau, ses mises en scène les plus notables de la première saison (1935-36) furent sans doute Krach im Hinterhaus (Böttcher) et Prinz von Homburg (Kleist); en 1936-37, Charleys Tante (Thomas) et Kabale und Liebe (Schiller) repris aussi la saison suivante dans une nouvelle distribution ; en 1937-38, Die Stützen der Gesellschaft de Ibsen (avec F.Kennemann), Liliom de Molnar (avec J.Mylong-Münz) et Die Ratten de Gerhard Hauptmann. Ses mises en scène se firent plus rares ensuite : en 1938-39 (où il fut occupé à la direction temporaire des théâtres de Reichenberg, Karlsbad ou Prague), il réalisa notamment, à Teplitz-Schönau, un certain nombre de pièces prisées par les nouveaux maîtres : Rothschild siegt in Waterloo (Möller), Katte (Burte) et Thomas Payne (Johst); en 1939-40 Isabella von Spanien (Ortner). Après guerre, devenu Intendant de la Bayerischen Staatsoperette au théâtre Am Gärtnerplatz à Munich, il mit en scène de nombreuses opérettes dont certaines attirèrent l’attention de la presse, comme Eine Nacht in Venedig (J.Strauss) en janvier 1949 ou, l’année suivante, la création de la dernière opérette d’Oscar Strauss (80 ans passés): Ihr erster Walzer.