Feuchtwanger Lion
Lion Feuchtwanger (1884-1958)
Lion Feuchtwanger était en voyage aux Etats-Unis en janvier 1933, lorsque les SA mirent à sac sa maison à Berlin, confisquant ses biens. Il fut privé de sa nationalité allemande, déchu de son titre de docteur, et ses livres furent interdit et brûlés lors des autodafés nazi du 10 mai 1933. Lion Feuchtwanger s’exila en France, à Sanary-sur-Mer. Avec Brecht et Bredel, il publia le journal Das Wort, la plus importante publication antifasciste des écrivains émigrés allemands. Pacifiste et antimilitariste, il devint alors l’un des chefs de file des intellectuels allemands qui luttaient contre le nazisme : sa maison devint le point de rencontre de l’intelligentsia allemande en exil. En 1936, il publia Le Faux Néron, roman historique qui est une métaphore du nazisme. Après la déclaration de guerre de septembre 1939, il fut incarcéré à deux reprises au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, où l’ on retenait sans distinction tous les ressortissants d’Europe centrale, qu’ils soient nazis ou antinazis. Il parvint à s’évader et à rejoindre les États-Unis grâce à l’aide du journaliste américain Varian Fry. Il écrivit plus tard un livre où il raconte cet épisode: Le diable en France. En 1940, il s’installa à Pacific Palisades en Californie, où il publia Exil. En 1948, il demanda la nationalité américaine, qui lui fut toujours refusée en raison de ses relations supposées avec le courant communiste. Il mourut en 1958 d’un cancer de l’estomac. Deux de ses oeuvres furent représentées au théâtre de Teplitz-Schönau : Kalkutta, 4 mai, en avril 1928, et Jud Süss (une pièce tiré par Rehfisch et Herzog de son roman éponyme), en avril 1929.