Anni Spiegel (1904 – 1988)

Teplitz-Schönau de 1925 à 1930, puis en 1934 et 1934-35.

Anni Spiegel, initiée au chant par le hongrois Jozsef Gabor à Budapest, où elle fit ses études scolaires, continua ses études musicales à Vienne avec Franz Steiner. Elle se produisit d’abord occasionnellement à Graz et à Linz pendant la guerre, avant de se voir confier, à 17 ans seulement, son premier grand rôle (Carmen) au théâtre d’Oradea (aujourd’hui en Roumanie). Anni Spiegel obtint son premier contrat annuel engagée par Franz Höllering pour chanter les petits ou second rôles de contralto (une voix un peu plus grave que mezzo) dans les opéras présentés à Teplitz-Schönau. Durant cinq saisons (de 1925 à 1930), Anni Spiegel parut dans une vingtaine d’opéras au Neues Stadttheater, incarnant notamment Kundry dans Parsifal (Wagner), Olga dans Eugen Onegin (Tchaikovsky), Marthe Schwerlein dans Faust (Gounod), Irmentraut dans Der Waffenschmied (Lortzing), Erda dans Siegfried, Schwertleite dans Walküre ou la première Norne dans Götterdämmerung (Wagner) ou jouant plusieurs petits rôles (Stella, Giulietta) dans Les contes d’Hoffmann (Offenbach). A partir de 1930, Anni Spiegel fut engagée au Stadttheater d’Augsbourg, pour le même type de rôles dans la troupe d’opéra. Elle en fut chassée en 1933 en raison de ses origines. Elle retourna alors en Tchécoslovaquie et revint au Neues Stadttheater de Teplitz-Schönau au moment de la gestion coopérative de janvier à juillet 1934, période où elle chanta, notamment, Madame von Leuckfeld dans Feldherrnhügel (Fall). Elle y demeura (grâce notamment à son registre de voix assez rare) en 1934-35 sous les frères Richter. A l’été 1935, elle partit pour le Deutsches Theater à Prague, d’où elle dut fuir à l’approche des nazis. Anni Spiegel retourna alors à Budapest pour rejoindre l’Association Culturelle Juive (OMIKE), tolérée par le régime hongrois pour jouer seulement avec des juifs pour un public juif. Elle s’y produisit jusqu’en 1943, notamment dans La Serve Patrona (Pergolese), Bastien et Bastienne ou Entführung aus dem Serail (Mozart). Elle survécut à la guerre (notamment grâce à l’action de Wallenberg). Elle est décédée à Budapest en 1988..