Wagner Ernst
Ernst Wagner (1904 – 1941)
à Teplitz-Schönau de 1935 à 1940
Né à Budapest le 5 février 1904, Ernst Wagner fit sa carrière d’acteur en Allemagne jusqu’en janvier 1933. Il débuta au Städtisches Theater de Düsseldorf, en Rhénanie (1925-26) puis resta plus de six saisons engagé au Städtebundtheater de la ville voisine de Neuss-am-Rhein. Ernst Wagner fut exclu de son théâtre dès l’arrivée des nazis au pouvoir et s’exila en Tchécoslovaquie. Curth Hurrle l’engagea au théâtre de Brüx (1934-35), puis au Neues Sadttheater de Teplitz-Schönau quand il en prit la direction (de 1935 à 1940). Quoique engagé à Teplitz-Schönau comme « Charakterspieler« , Ernst Wagner y joua souvent les utilités, surtout à partir de 1937. Il commença par une figuration dans Geburtstag (Bus-Fekete) et un petit rôle dans Elephant im Porzellanladen (Rosel). Par la suite, il alterna les tout petits rôles et quelques rôles plus consistants, particulièrement dans les classiques. Il joua Malvolio dans Was ihr wollt (Shakespeare), un petit rôle dans Orells Wunderschau (Lichtenberg), le Dr. Franz Jura dans Das Konzert (Bahr), le comte Georg von Sparren dans Prinz von Homburg (Kleist), puis Gascagno dans Fiesco (Schiller), Wurm dans Kabale und Liebe (Schiller), Krapp dans Die Stützen der Gesellschaft (Ibsen) et maintes apparitions encore, comme dans Das Nest (Conrad), Flucht (Galsworthy), Alle gegen einer – einer für alle (Forster-Burggraf), Die Reiterpatrouille (Langer) ou Peer Gynt (Ibsen) où il joua deux petits rôles (le maigre et le pasteur). Après l’entrée des nazis dans les Sudètes, Curth Hurrle utilisa ses relations nazies pour obtenir à Ernst Wagner une Sondergenehmigung (permis spécial) lui permettant d’exercer chez lui malgré son ascendance juive. Entre 1938 et 1940, Ernst Wagner (isolé et sans relations à Prague) resta donc à Teplitz-Schönau, jouant ancore les utilités, comme dans Die Heimkehr des Mathias Bruck (Graff), Der Birnbaum (Kay), Vogel friss oder stirb (Von Arx). Lorsque Curth Hurrle fut nommé à Neisse, en Silésie, Ernst Wagner le suivit encore. Vivant de plus en plus mal sa situation, il mit fin à ses jours le 3 avril 1941, dans la petite station thermale de Bad Altheide, proche de la frontière Tchèque (sur l’itinéraire de Neisse à Prague).