Kennemann Ilse
Ilse Kennemann (1914 – 1983)
à Teplitz-Schönau de 1931 à 1933, en 1934 et de 1936 à 1938
Née le 4 février 1914 à Hildesheim (All), Ilse Kennemann eut une enfance et une adolescence baignée dans le monde du théâtre, suivant son père selon ses divers engagements, de Hildesheim à Mayence, Rostock, Braunschweig, Hildesheim à nouveau et enfin Teplitz-Schönau où, entre son père Fritz et sa compagne Liselott Reger, elle passait, à partir de ses quinze ans (1929), la majeure partie de son temps dans les couloirs du Neues Stadttheater. Ilse Kennemann monta pour la première fois sur les planches le 28 octobre 1931 dans le rôle, principal, d’Elfriede Albing de la pièce Reifeprüfung (Max Dreyer), débuts favorablement accueillis par les critiques de presse. En novembre, elle remplaça une fois Gertrud Scott, malade, dans Der Hauptmann von Köpenick (Carl Zuckmayer). En décembre 1931, elle réapparut dans deux petits rôles, Walter Tell dans Wilhelm Tell de Schiller et Trude dans Hasenklein kann nichts dafür (Hans Mahner-Mons). Son second grand rôle fut Annchen dans Jugend (Max Halbe) en janvier 1932, avec encore un beau succès. Suivirent, pour cette première saison 1931-32, Ursula dans Freie Bahn dem Tüchtigen (Hinrichs), Marianne dans Die Geschwister (Goethe), Annette dans Das Verfl…Geld (Rössler) et surtout le rôle de Brigitte Helweg dans Das schwedische Zündholz (Hirschfeld), joué en avril 1932. La seconde saison de la carrière de Ilse Kennemann (1932-33) fut bien remplie. Successivement Irmgard Faber dans Nur ein Mark (Hinrichs), Marietta dans 2.Stock, Tür 19 de Ludwig Zilahn, Louise dans Kabale und Liebe (Schiller), Luise, la fille de Louis XIV dans Liselott von der Pfalz, Ilse Kennemann connue le plus grand succès de sa carrière dans le rôle de Manuella, dans Mädchen in Uniform, de Christa Winsloe, incarné en janvier et février 1933 avec une belle fortune critique qui s’étendit jusqu’à la presse nationale (on put lire « Ein Stern steigt zum Himmel » – « une étoile monte au ciel »-). Suivirent encore en 1933 les rôles de Danica dans Schwarzrote Kirchen (Unyadi), Lilly dans Verstehen wir uns (Peradovic), Miss Mabel dans Ein idealer Gatte (Wilde), Anna Lampl dans Die Wurchtsuppe (Hinrichs). En outre, Ilse Kennemann – comme tous les acteurs de la troupe de Teplitz-Schönau – fit quelques apparitions dans de petits rôles en appoint ici ou là, comme Chloris Soucy dans Das Spiel von Tod und Liebe (R.Rolland) en avril 1932 ou Jill dans In Jeder Ehe (Chesterton/Neale) en juin 1933. Ilse Kennemann remplaça même une fois Lisl Frank, malade, dans le petit rôle de Babette dans une opérette, Eine Frau, die weiss was sie will (O.Strauss). Après le retrait de Fritz Kennemann de la direction du théâtre de Teplitz-Schönau et l’arrivée de Scherler, Ilse Kennemann chercha des engagements ponctuels dans divers théâtres tchèques (y compris itinérants), avant de revenir jouer dans la coopérative qui géra le Neues Stadttheater de janvier à juin 1934. Elle apparut notamment alors dans le petit rôle de Louison dans le Malade imaginaire (Molière), au côté de Paul Lewitt. Pour 1934-35, alors que les Richter dirigeaient à Teplitz-Schönau, Ilse Kennemann s’inscrivit dans plusieurs Gastspielbühnen, c’est à dire des compagnies fournissant à la demande des acteurs de complément ou de remplacement aux théâtres environnants en cas de besoin. Parmi ces Gastspielbühnen, Ilse s’inscrivit aussi à celle de Munich, qui lui procura quelques apparitions au Rezidenztheater de cette ville (alors une des principales scènes allemandes), dans de petits rôles en 1935 comme ceux de la femme de chambre dans Mutter Erde (Max Halbe) ou de Marthel dans Rose Bernd (G.Hauptmann), au côté de Marianne Hope. Toutefois Ilse Kennemann démissionna de la Bayrische Gastspielbühne en 1935, peu après les lois de Nuremberg (à la satisfaction de Fritz Kennemann et Liselott Reger). En 1936, elle se lia à Moritz « Fritz » Lowy, alors correspondant à Teplitz-Schönau de journaux de Prague pour la critique de théâtre et d’opéra. Dès lors, Ilse Kennemann réapparut périodiquement – dans des rôles secondaires – sur les scènes des théâtres des Sudètes, y compris au Stadttheater de Teplitz-Schönau sous la direction de Curth Hurrle. Sa dernière apparition y eut lieu en janvier 1938 avec Rose dans Gefängniss ohne Gitter d’après Gina Kaus, avec Jack Mylong-Münz. Après la mort de son père, elle quitta Teplitz-Schönau pour Prague, avec Moritz Lowy, au printemps 1938. A Prague, elle fut engagée au Melniker Sender (station de Radio-Prague pour ses émissions en allemand) ou elle participa jusqu’en septembre 1938 à des rubriques anti-nazies et des pièces radiophoniques (généralement alors en direct). Ilse Kennemann et Moritz Lowy parvinrent à quitter Prague en août 1939 pour l’Italie puis la France, où ils survécurent difficilement à la guerre (après un passage à Drancy). Après guerre, Ilse Kennemann dut abandonner le théâtre pour s’occuper de sa famille en banlieue parisienne. Elle est décédée à Clamart le 10 novembre 1983.