Dielmann Leonie
Leonie Dielmann (v1896 – 1975)
à Teplitz-Schönau de 1935 à 1940
Née à Francfort/Main vers 1896, Leonie Dielmann monta pour la première fois sur scène durant la Grande Guerre, jouant notamment Solveig dans Peer Gynt (Ibsen) aux Münchner Kammerspiele en 1917. Leonie fit ensuite une brève carrière au cinéma (alors muet), paraissant dans Erste Liebe, wahre Liebe (1918), Heiraten Sie meine Tante (1918) et Arbeit ist des Lebens Würze (1920). Elle obtint son premier engagement annuel comme actrice au théâtre de Barnem-Eberfeld, en été 1926. Elle y resta sept années (Barnem-Eberfeld fusionnant en 1930 avec Wuppertal, le théâtre devint alors celui de Wuppertal). En 1933 elle chercha un engagement hors d’Allemagne (par opposition au nazisme). Elle fut engagée à Brüx (1934-35), puis à Teplitz-Schönau à partir de l’automne 1935. Elle y débuta dans le rôle de la Duchesse de Marborough de Das Glas Wasser (Scribe) le 10 octobre. Elle apparut à Teplitz-Schönau dans de nombreux rôles, comme celui de la Danseuse de harem dans Orels Wunderschau (Lichtenberg) ou d’ Eva Gerndl dans Das Konzert (Bahr) en janvier 1936, Lady Hunstanton dans Eine Frau ohne Bedeutung (Wilde) en novembre 1936, Julia dans Fiesco (Schiller) en décembre de la même année, la fille légère dans Flucht (Galsworthy) en avril 1937, Lona dans Stützen der Gesellschaft (Ibsen) en septembre 1937, Vassia dans Etienne (Deval) en mars 1938. Amie de Lion Feuchtwanger, elle alla le voir plusieurs fois aux Etats-Unis avant 1939. Au moment de l’entrée des nazis dans les Sudètes (début octobre 1938), elle était à Londres. Elle revint cependant à Teplitz-Schönau lorsqu’elle apprit que la Gestapo « auditionnait » sa vieille mère au sujet de sa « fuite ». Elle dut alors prouver qu’elle n’était pas juive (et que ses ascendants nommés Sabbath étaient en fait des pasteurs protestants). Curth Hurrle l’aida dans ses démêlées, si bien qu’elle resta dans sa troupe jusqu’en 1940. Lorsque Hurrle quitta Teplitz-Schönau, elle trouva, grâce à Kurt Labatt, un engagement à Mährisch-Ostrau (Ostrava), dans le Protectorat de Bohème et Moravie, où elle fréquenta essentiellement des tchèques. Elle y resta de 1940 à 1944 mais en été 1944 elle fut envoyée à Stuttgart comme secrétaire, puis placée dans une usine d’aviation qu’elle réussit à quitter au bout de trois jours pour une usine de meubles. Après la guerre, elle obtint d’abord quelques rôles ponctuels (à Munich ou à Bad Kissinger), avant d’être engagée au théâtre de Stuttgart (de 1948 à 1951). Elle y joua notamment dans Gärtner von Toulouse (G.Kaiser), dans Die Dreigroschenoper (Brecht/Weil) repris plus de cent fois à Stuttgart en 1948-49, ou encore dans Wahn oder der Teufel in Boston que venait d’écrire son ami Lion Feuchtwanger (dont ce fut la dernière oeuvre). Leonie Dielmann fut ensuite engagée par Paul Walter Jacob à Dortmund, où elle joua de 1951 à 1958, notamment Aase dans Peer Gynt (1953). Par la suite, elle fut Gast Schauspiellerin (actrice invitée) sur diverses scènes. On la vit en 1960 au festival de Bad Hersfelder (dans Jedermann de Hofmanstahl) et plusieurs fois dans des pièces pour la télévision, comme dans le rôle d’ Ivy dans Der Familientag (avec Tilla Durieux, en 1963) ou celui de Mrs. Abner dans Der Strohhalm (1964). En octobre 1965 elle fut invitée à Dortmund pour le rôle de Paca dans Geschichte einer Leiter (A.Buera Vallejo). Elle jouait encore au début des années 70, comme dans Spitzenhaübchen und Arsenik (Arsenic et vieilles dentelles, de Kesselring) donné les 4 et 5 janvier 1970 au Städtisches Theater de Sonthofen. Elle habitait alors à Wunsindel (c’est en allant la voir que l’actrice Liselott Reger trouva la mort sur un passage à niveau en octobre 1972).