Marx Otto
Otto Marx (v1906 – ?)
à Teplitz-Schönau de 1935 à 1938
Le metteur en scène
Otto Marx était fils d’un grand banquier de Munich (Bankhaus Marx). Il se sentait une vocation pour le théâtre et entreprit une formation d’acteur qui le conduisit à commencer à monter sur scène en Bavière à la fin des années 20. En 1932-33, il jouait à la Deutschen Schauspielbühne, théâtre itinérant basé à Munich (où il fit la connaissance de Curth Hurrle). L’arrivée au pouvoir des nazis, en janvier 1933, le contraignit à l’exil. Il fut engagé au petit théâtre de Brüx (aujourd’hui Most), dans les Sudètes, dont Hurrle venait de prendre la direction. Lorsque Hurrle signa, à l’été 1935, pour la direction du Neues Stadttheater de Teplitz-Schönau, il prit Otto Marx avec lui. On sait aujourd’hui que la banque Marx, qui gardait des moyens considérables hors d’Allemagne, finança secrètement Hurrle pendant les trois premières années de sa direction à Teplitz-Schönau. Otto Marx jouait sur scène les rôles de « Jugendlicher Komiker » (jeune comique) et débuta ainsi au Stadttheater dans Geburstag (Bus-Fekete), le 7 octobre 1935. Durant sa carrière à Teplitz, Otto Marx alterna régulièrement jeu et mise en scène. Dans ce dernier domaine, il commença avec Das Glas Wasser (Scribe), le 10 octobre 1935 et conclut avec la mise en scène d’ Etienne de Jacques Deval en mars 1938. Ses meilleur succès de metteur en scène furent sans doute Wenn der Hahn kräht (Hinrichs), Das Nest (Konrad), Attersee (Bachmann) ou Das Kamel geht durch das Nadelöhr (F.Langer). Comme bien d’autres acteurs Teplitzois, Otto Marx gagna Prague en été 1938. Il tarda à émigrer et fut pris au piège de la ville investie par les nazis en mars 1939. Guetté par les autorités en raison de la fortune familiale, il eut le plus grand mal à obtenir, seulement au début de l’automne, un visa pour Saint-Domingue (le seul pays qui en donnait encore) et à quitter Prague clandestinement. Arrivé à Saint-Domingue en bateau en 1940 il s’installa à Cuidad Trujillo. Quelques semaines plus tard il parvint à gagner New-York où il gagna sa vie comme serveur, puis marchand ambulant. Dès l’entrée en guerre des Etats-Unis, il s’engagea dans l’armée américaine et y fit toute la guerre (pendant 28 mois) jusqu’ à la capitulation de l’Allemagne. Démobilisé, il retourna aux Etats-Unis. Grâce à Herbert Weisskopf, avec qui il correspondait, il trouva un poste de professeur d’allemand à l’université de St.Louis, dans le Missouri, qu’il prit à l’automne 1946
L’acteur
Durant ses trois saisons de présence au Neues Stadttheater à Teplitz-Schönau, Otto Marx parut régulièrement comme acteur dans des rôles secondaires. Si ses mises en scènes étaient appréciées, ses performances d’acteur étaient souvent diversement jugées par la critique. Il débuta par le rôle de Ernst dans Geburtstag (Bus-Fekete) le 7 octobre 1935. Ses performances les mieux commentées furent Andreas, dans Was Ihr wollt (Shakespeare) en décembre 35, l’étrange passager prophète de Peer Gynt (Ibsen) en octobre 36, l’ archidiacre Dauberry dans Eine Frau ohne bedeutung (Wilde) en novembre 36, le vieux monsieur dans Flucht (Galsworthy) en avril 37, ou surtout Hilmar Tönnesen dans Die Stützen der Gsellschaft (Ibsen) fin septembre 37. Citons encore Georg dans Jean (Bus-Fekete), Fu-Yen dans Neun Offiziere (Fraser), Panisse dans Fanny (Pagnol), Bruno Mechelke dans Die Ratten (Hauptmann) ou Beifeld dans Liliom (Molnar). Otto Marx termina sa carrière d’acteur par le rôle de Christophe Dudgeon dans Der Teufelschüler (Shaw) en avril 1938. Après quoi il n’eut plus jamais l’occasion de remonter sur les planches.