07-05-1927 : Arthur Schnitzler, Libelei
Samedi 7 mai 1927
Première de Liebelei, d’Arthur Schnitzler
Liebelei, l’une des plus célèbres pièces d’Arthur Schnitzler, peinture intimiste de la société viennoise avant la Grande guerre, créée à Vienne en 1895, devint très à la mode à la fin des années vingt, où elle fut reprise dans plusieurs grands théâtres avant d’être portée à l’écran par Max Ophüls (dont ce fut le dernier film allemand, sorti en 1933). La pièce fut donnée aussi à Teplitz, dans une mise en scène de Hans Götz. La première eut lieu le samedi 7 mai 1927 en soirée à 20 heures et fut un succès, tant par l’affluence que par l’écho critique: il y eut encore 3 reprises au Neues Stadttheater durant le mois de mai.
A l’acte 1, dans l’appartement de Fritz Lobheimer, Mizzi Schlager et Christine Weiring sont invitées à diner par Theodor Kaiser, qui espère que la douce Christine détournera son ami Fritz d’une liaison qu’il entretient avec une femme mariée. Alors que Mizzi ne prend pas sa relation avec Theodor très au sérieux, Christine voit bientôt en Fritz l’amour de sa vie. Survient alors le mari trompé, le baron Eggersdorf, qui brandit les lettres d’amour de Fritz à sa femme et le provoque en duel.
A l’acte 2, dans la chambre de Christine, sa voisine l’invite à un diner avec un jeune homme qu’elle veut lui présenter. Christine, amoureuse de Fritz, refuse et quitte la chambre alors que son père, le violoniste Hans Weiring (engagé au Theater An der Josefstadt) survient. Alors que le père discute des perspectives de sa fille Christine avec la voisine, Christine revient et s’inquiète à propos d’un rendez-vous manqué avec Fritz. Ce dernier arrive enfin et Christine est heureuse, ignorant l’imminence du duel.
A l’acte 3, toujours dans la chambre de Christine mais quelques jours plus tard, Christine souffre beaucoup de l’absence et du silence de Fritz. Elle avoue son amour pour Fritz à son père. Elle apprend alors qu’un duel a bien eu lieu et que Fritz a été tué. Ne supportant pas qu’il soit mort pour une autre femme, elle se jette par la fenêtre de l’appartement, mais la pièce s’achève sans que l’on sache si elle aussi est morte.
C’est Michaela Meingast qui incarna Christine à Teplitz, tandis que Hans Hansen jouait Fritz et Karl Ranninger le violoniste Weiring. Le rôle de Mizzi était tenu par Else Pally tandis que Théodor était joué par Hans Götz. Un entracte fut ménagé entre le second et le troisième acte.
Micaela Meingast et Else Pally reçurent fleurs et bravos à l’issue de la pièce. La mise en scène de Hans Götz fut particulièrement applaudie et louée, les jours suivants, par les critiques du Teplitz-Schönauer Anzeiger et de Freiheit